

LISTE DE PRIX
Piniang (Ibrahima Niang) est un peintre, vidéaste et sculpteur sénégalais né à Dakar en 1976.
Il a été formé à l’Ecole Nationale des Arts de 1995 à 1999 et a intégré le studio Pictoon spécialisé dans l’animation 2D, les dessins animés, à Dakar.
Il a pris part à de nombreux ateliers en France et à Copenhague. Son travail fait partie des grandes collections internationales, comme le Musée de Malmö en Suède, la Banque Mondiale à Washington, le Bronx Museum of Arts, la Fondation Blachère. Il a exposé plusieurs fois à la Galerie Arte et cette année, Piniang revient sur ses cimaises avec le thème du Casse-Tête.
Sa démarche artistique est basée sur l’utilisation de la fusion des matériaux et la juxtaposition d’éléments dans un espace donné. L’animation 2D a influencé son style de peinture. Son thème de prédilection est la ville, son environnement, ses problématiques. Il travaille sur les aspects qui traitent du quotidien de la communauté.
Cette nouvelle collection est plus personnelle et se concentre d’avantage sur ses états d’âme actuels. Elle correspond à son état d’esprit du moment où il commence à retrouver les pièces qui ont manqué ses dernières années à son bien être, à son épanouissement créatif. Cet effet est rendu avec les pièces de couleurs découpées ou peintes qui s’articulent sur la toile en forme de puzzle non achevé en quête de trouver bientôt leur place.
En effet, Piniang, peintre citadin par excellence, a commencé à se sentir, après la période du covid, perturbé par la vie chaotique de Dakar. Vivre au milieu des immeubles anarchiques et des embouteillages sans fin ont commencé à atteindre son harmonie intérieure. Cette ville qui avait été le thème central de son œuvre le submergeait et continuer à vivre dans la capitale métamorphosée lui créait un certain malaise. Pour un artiste de sa sensibilité, habiter à Dakar était devenu intenable mais la quitter était aussi pour lui, une sorte de renoncement car elle lui avait apporté l’essentiel de son inspiration pendant des années. Ainsi, Piniang s’est demandé, pendant un certain temps, s’il pouvait s’autoriser à la quitter et à déménager en banlieue, loin des turbulences, pour essayer de retrouver sa sérénité.
Etait-ce trahir son œuvre que de ne plus supporter la ville et la quitter ?
Ce choix à faire, pour lui, peintre de l’urbain, a donc été pendant un certain temps un véritable dilemme, un véritable « casse-tête ».
Après de longues hésitations, il a enfin décidé à tourner la page et quitter l’objet de son inspiration première, Dakar, pour partir s’installer dans un lieu éloigné, plus calme, moins urbain, en banlieue. Une fois passées les premières angoisses de ce choix, il s’est enfin trouvé un souffle nouveau, une renaissance dans ce nouveau lieu qui est devenu son jardin secret. Ce casse tête est maintenant en voie de résolution et aujourd’hui, les pièces manquantes du puzzle trouvent peu à peu enfin leur place comme l’atteste sa nouvelle exposition « Casse-tête ».
Joëlle le Bussy